le 17 décembre 2015 à 14:00
“Vers des interactions naturelles entre utilisateurs et agents artificiels”
Les avancés technologiques récentes rendent maintenant possibles des modalités d’interaction très variées avec les systèmes informatiques et ce dans des contextes d’usage de plus en plus diversifiés. La nouvelle génération de systèmes tirera parti de ces nouvelles modalités d’interaction, que l’on trouve déjà dans des produits grand public, ainsi que des capacités croissantes des systèmes à prendre l’initiative de l’interaction de manière autonome. Certes, l’autonomie est encore aujourd’hui limitée, mais nous nous habituons petit à petit à interagir avec des dispositifs qui nous surprennent agréablement et dont la naturalité de l’interaction nous les rend directement accessibles, sans manuel.
Mes travaux portent plus particulièrement sur l’interaction entre un utilisateur et un environnement virtuel, mais les principes fondamentaux s’appliquent à d’autres systèmes interactifs dotés d’une certaine autonomie, propriétés associées au concept d’agent artificiel autonome. Notre équipe cherche à construire des environnements virtuels qui nous « résistent », à l’instar du monde physique, en posant comme principe que c’est par l’interaction que l’action du système fait sens pour l’utilisateur. Nous nous plaçons ici dans l’approche écologique de la cognition en considérant que le comportement des agents émerge de leurs interactions avec leur environnement, et en particulier l’utilisateur.
L’autonomie des agents fait que l’initiative de l’interaction est mixte ; elle est partagée, voire négociée, entre les utilisateurs et les agents, à l’instar de nos interactions naturelles avec notre environnement physique et social. L’initiative mixte suppose une coordination souple entre les interactants qui opère à différents niveaux cognitifs, allant de la coordination « motrice », réactive, instantanée, à la coordination dirigée par les buts, négociée à l’échelle de la tâche. La coordination entre entités autonomes, utilisateurs et agents artificiels, nécessite de doter les agents de comportements à la fois stables, et donc intelligibles pour les utilisateurs, et adaptatifs, pour s’accommoder des perturbations générées par les actions des utilisateurs.
Mes travaux de recherche portent sur les modèles de comportement d’entités autonomes peuplant des environnements virtuels qui puissent interagir entre elles et avec les utilisateurs. Au cours de cet exposé, j’expliquerai la manière dont nous modélisons les différents modes de coordination entre agents, et plus spécifiquement des humains virtuels. Je présenterai comment nous avons appliqué ces principes au contrôle des déplacements de piétons, à la gestion du tour de parole entre un utilisateur et un agent conversationnel, ou à la coordination de l’activité dans un environnement de réalité virtuelle pour l’apprentissage humain.
Auditorium IRCICA, parc scientifique de la Haute Borne à Villeneuve d’Ascq