le 28 mai 2015 à 14:00
« Choix social computationnel » : La théorie du choix social vise à la construction et l’analyse de méthodes pour la décision collective; c’est une branche importante de l’économie mathématique. Voici quelques exemples typiques de décision collective : élections de représentants politiques ; votes profanes (par exemple, un groupe d’amis décidant du choix d’un restaurant) ; partage équitable de ressources (par exemple, répartition des biens entre ex-conjoints dans un jugement de divorce, répartition des classes et des créneaux horaires dans un lycée); recherche d’un consensus sur un verdict lors d’un jury d’assises. Jusqu’à présent, les théoriciens du choix social se sont peu préoccupés de questions algorithmiques. C’est là que l’informatique (et plus spécifiquement l’intelligence artificielle et la recherche opérationnelle), entre en jeu. Depuis une dizaine d’années se développe ainsi un champ de recherche, à la rencontre du choix social et de l’informatique, appelé « choix social computationnel ». On peut distinguer deux directions de recherche. La première vise à importer des concepts et procédures de la théorie du choix social pour résoudre des problèmes issus d’applications provenant de l’informatique, notamment les procédures d’agrégation pour le classement de pages web. La seconde (et la plus importante) vise à utiliser des notions et méthodes venant de l’informatique pour résoudre ou repenser des problèmes complexes de décision collective. L’exposé passera en revue quelques-unes des problématiques-clé du choix social computationnel, et notamment le calcul exact ou approché de règles de votes complexes, le vote sur des domaines combinatoires, les barrières computationnelles aux comportements stratégiques, la conception de protocoles d’interaction pour la décision collective, et le partage équitable de ressources.
Lieu : Auditorium IRCICA, parc scientifique de la Haute Borne à Villeneuve d’Ascq