Dans ce travail, Gaëtan Robillard explore la modélisation procédurale du mouvement et le passage de la nature dans l’espace mathématiques des  logiciels.
Placé au centre, un film d’animation situe l’expérience sur le rivage d’une île, dont la caméra cherche à s’échapper. On découvre également dans l’installation des objets flottants et des équations imprimées en relief sur du papier. L’éclairage de ces éléments est séquencé en précédant et en succédant au film. Ainsi ce scénario met en tension différents signes, com me pour une formule mathématique, et prolonge l’image numérique dans l’espace vécu par le spectateur.

Texte : d’après un entretien avec Caterina Calgaro et Emmanuel Creusé
Voix off : Bernard Stiegler
Image : Gaëtan de Robillard, Vincent Audineau, Tabouret Studio
Son et création sonore : Rémi Mencucci, Paul de Robillard
Remerciements spéciaux : Françoise Balibar, Jean-François Peyret

Auteur

Gaëtan Robillard

Producteur

Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains

Chercheurs associés - Contribution

Laboratoire de Mathématiques Paul Painlevé – Université Lille 1, EPI SIMPAF – Inria

 

Synopsis

On retrouve au début du couloir, sur des formats papiers, une série d’empreintes en gaufrage. Ces signes réunis recomposent l’équation de Navier-Stokes qui décrit le comportement théorique de l’eau et d’autres fluides. Ces formules graphiques, lorsqu’elles sont éclairées, introduisent un premier niveau dans la définition de la vague : une possible description de sa forme et de son mouvement. D’autres empreintes d’objets ramassés sur la plage, résidus industriels, témoins du scénario de la nature, font figure de nouveaux inconnus : quel est leur origine, que reflètent-ils du mouvement de l’océan, quel a été leur trajectoire jusqu’au rivage ?

Succédant à un premier fondu de lumière, la projection du film vient couvrir le mur du fond. Elle est introduite par le dessin d’une île du bag ne, puis met en scène le paysage insulaire dans lequel se déroule l’expérience de la simulation : un océan mathématique affronte le rivage rocailleux. La caméra évolue lentement le long de la rive en un plan séquence, tandis que le texte dit par Bernard Stiegler évoque les dimensions du domaine de l’expérience, les constantes et les inconnues de l’équation. Cette voix grave et intérieure, travaillée spécialement pour le film, fait écho au processus de remémoration du prisonnier, exclu de tout contact avec l’environnement sociétal. Nous parcourons alors le contour de l’île. La caméra plonge finalement dans une anse. Elle fait face à la vague et nous sommes emportés vers le large.

Enfin, un ensemble de volumes en polystyrène blanc apparaissent à leur tour par le jeu de l’éclairage. Ces volumes produits par fraisage numérique ont été modélisés à partir de la lecture du récit d’Henri Charrière, dit Papillon, célèbre évadé du bagne de Cayenne. En effet, alors prisonnier des îles du Salut, il conçoit des flotteurs à partir d’objets trouvés, tout en cherchant dans le mouvement des vagues le moyen de gagner sa liberté.

Liste des présentations de l'oeuvre

Le Rêve des formes – Palais de Tokyo, 2017

Festival E-Fest – Mapp’ing Tunis, 2014

Champs Libres Rennes – L’instant de voir, 2014

Classical : NEXT Vienne, 2014

Strange Music Festival Centro Cultural São Paulo, 2014

Le Fresnoy – Panorama 15, 2013

Espace culturel Université Lille 1 – En recherchant la vague (exposition solo), 2013

Références / Publications

Article sur le site du Fresnoy, Studio national des arts contemporains, 2013

Dossier, WebTV Université de Lille, 2013